Présentation de Sothis [discussion]

Chaque fois que Sothis l'ouvre, je me demande où il va chercher tout ça.
Jolie présentation, belle explication des univers parallèles, et peuple original. Que demander de plus?

Tiens, cette histoire de matricule ne peut m'empêcher de me faire penser aux régimes totalitaires. Absence d'individualité ==> plus de malléabilité.

Cela dépend de ce qui est ouvert: si c'est un contenant de petite taille, tel un tiroir, alors cela se trouve à l'intérieur de celui-ci. S'il s'agit d'un objet complexe (telle la porte d'un bâtiment), alors, je suis face à un dilemme en tant qu'il s'agit d'une ouverture de l'intérieur ou de l'extérieur de l'objet.

Plus étendu qu'un objet matériel, je peux aussi ouvrir des chemins de la pensée, et là, la zone à chercher en est d'autant plus large que longue en est la démarche. Je peux par exemple ouvrir une partie d'échecs; selon les forces en présence, la fouille pourrait être longue mais elle sera toujours finie. Au contraire, je peux ouvrir une conversation où, dépendant de la tension entre orateurs, la zone de recherche pourrait bien être infinie. Seulement dans cette situation, je n'ai pas de réponse à donner.

La dernière catégorie d'ouverture possible s'applique à une partie de moi-même. Ici, je n'entrerai pas dans le fond des choses, tant il serait difficilement compréhensible et soumis peut-être à la censure. Mais dans tout les cas, toute partie de moi-même étant pleinement délimitée, la zone de recherche en sera des plus déterminées.

Le matricule n'a rien de totalitaire. Outre le fait d'avoir évoqué la volonté du peuple de Sothis de n'identifier aucune action à un individu mais de s'en remettre à la collectivité, l'argument premier est purement logique: il vient d'une seconde volonté qui est cette fois de ne pas répéter les inconsistances de la langue que nous utilisons dans cet univers. Je m'explique: Lorsque quelqu'un souhaite connaître votre nom, Ryu, il vous le fait savoir par l'une des questions telle par exemple «quel est votre nom?» ou «comment vous appelez-vous?» Cette dernière, si souvent usitée, vous poussera probablement à répondre (si du moins vous en avez l'intention) par l'expression du sens commun «je m'appelle Ryu (Soma).» Or, je suis navré de vous le dire, mais c'est ici que nous dénotons un problème: car sinon vous seriez un homme doté d'un égo tellement démesuré que vous parleriez parfois de vous-même à la 3e personne, en citant votre propre nom (autre possibilité, vous auriez un trouble de discernement de la personnalité depuis votre enfance mais je mets ceci entre parenthèses car le cas échéant, la réponse appropriée aurait été «Ryu s'appelle Ryu.») Or, il est clair que toute personne raisonnable ne s'appelle pas (elle-même). C'est finalement dans ce soucis d'éviter toute ambiguïté de langage que nous avons préféré ne pas nous donner de nom.

Vous me direz qu'au lieu d'une prise de décision si radicale, nous aurions pu répondre à la question «comment vous appelez-vous?» par «je ne m'appelle pas.» ou en toute initiative de cause par «votre question n'a pas de sens» mais nous craignons que ceci ne déclenche bien des guerres intergalactiques par quelque nation ingénue. Il n'était pas non plus possible de déformer la question initiale par «on m'appelle Untel» comme s'il avait été fait mention d'un «on» ou d'un «Untel»; respectons le langage voyons, respectons nos origines.

Oh, je sens que l'on va se lancer dans des discussions philosophiques toi et moi.  
On pourrait tout aussi bien répondre "Mon nom est Ryu Soma", et ça résout le problème. Il me semble tout à fait raisonnable de parler également de "on m'appelle Ryu Soma." Qui est ce "on"? Les parents qui ont donné ce nom, puis la société tout entière. D'ailleurs, selon les langues, cette désignation diffère, et en russe, cette contradiction disparait avec le меня зовут Рью Сома ==> On m'appelle Ryu Soma, traduit littéralement.

Le nom est important car il donne une identité, une individualité. Cela rend l'être humain... humain. Autrement, il s'apparenterait à une machine, sans âme. En ayant une matricule, il n'est qu'un point dans la main d'une personne qui le dirige.

Enfin, ne pas avoir de nom, c'est être perdu. Je me souviens de ce moment dans Planescape Torment, quand le personnage avoue ne connaître son nom, un robot lui demande s'il est perdu car : "“Absence of Name = Absence of Identity = Absence of Purpose = Absence of Place in Multiverse = Null State = Loss"

Je sens que ce topic va être très long.  

«Philosophique»? Quel mot si étrange! Comment des gens peuvent-ils aimer un savoir qu'il n'ont pas?

On part bien de la question «comment vous appelez-vous?» Répondre par «mon nom est…» élude le problème, puisqu’on accepte la question de l'interlocuteur en l’interprétant selon le bon sens. Cela ne résout pas le problème. Concernant le «on», admettons qu'il soit sous-entendu, cela nous ramènera quand même à ce que je viens de dire.

Je suis aussi conscient des différences linguistiques, comme je l'ai dit plus haut que par prudence, je m'en tenais à ma propre langue (RP: à la langue de l'univers).

Quant au numéro de matricule, il s'apparente autant qu'un nom en tant qu'«un point dans la main d'une personne qui le dirige» s'ils sont écrits en caractères microscopiques. Plus sérieusement, partant du fait que ce qui donne une identité est ce qui fait la différentiabilité d'une chose (sa «substance» selon un type qui m'a comblé ma journée), le nom satisfait autant à cette définition que le la matricule. Et puis l'être humain sans nom mais doté d'une matricule resterait l'une des machines biologiques les plus perfectionnées au monde, ceci ne l'empêcherait pas de penser (assimilant cette action à ce gue tu entends par âme).

«Ne pas avoir de nom, c'est être perdu» si rien ne remplace sa fonction qui est de pouvoir s'identifier. Le robot aurait très bien pu assimiler la matricule à la donnée «nom» qu'il attendait. Un humain disposant d'une matricule unique est clairement identifiable, À l'inverse, un même nom pouvant être attribué à plusieurs personnes, cela peut entrainer une confusion dans une identification objective (basée uniquement sur le nom).

Je n'ai pas le temps pour l'instant de lire et de réfléchir à cette discussion réflexive mais samedi, j'espère pouvoir mettre mon grain de sel dans cette conversation.  

La question pourrait aussi bien être "quel est ton nom?". Il est erroné de percevoir le langue comme quelque chose de trop rationnel. (le nombre d'exceptions de la langue française le montre bien, tout ne suit pas constamment une certaine logique.) la langue n'est pas quelque chose de mathématique, de calculable. Tout comme une double négation en langue ne veut pas forcement dire affirmation. Dans certaines langues, ajouter deux négations dans une phrase renforce la négation. (utilisé très souvent en anglais d'ailleurs, ex: I didn't want no problems.)
Dans ce cas, autant parler de convention de langue. Après tout, tout le monde dit bien "le soleil se lève/se couche" en sachant que c'est la Terre qui tourne autour du soleil, pas l'inverse. Dans le "Comment vous appelez-vous?" il n y a aucun problème. L'interlocuteur sait très bien que l'on veut savoir quel est son nom. L'important, c'est l'intention de l'auteur du message.

Si le matricule remplace le nom pour le même résultat. Quel intérêt?
Le nom (et le prénom, allez, soyons complet) reflète les racines culturelles de l'individu. Il représente l'histoire de sa famille et ses origines. Il rappelle à l'individu d'où il vient (nécessaire pour savoir où on va). Un individu privé de son nom est comme un arbre sans racines, il meurt.

Maintenant, un nom comporte des inconvénients. Il est traçable. Mais un matricule l'est encore plus.